Daniel Coustry est né le 13 novembre 1947. Quand, il y a 20 ans, Daniel Coustry décida de proposer un minifestival de folklore avec son ensemble Spotkanie et la Maison des jeunes de Cuesmes, il y eut quelque 150 spectateurs. Avec les écoles qui viennent parfois de loin, on dépasse aujourd’hui les 20.000… Et depuis 20 ans, Daniel Coustry est sur tous les fronts pour que chaque édition du festival soit une réussite. Il en a des histoires à raconter sur la vie de « son » festival.
Le plus beau moment, je pense que c’est la venue des chœurs de l’armée rouge il y a deux ans. C’était un rêve pour moi. J’avais eu l’occasion de les voir il y a longtemps en allant en Russie, et finalement, comme notre festival grandissait, on a osé les inviter : ils sont venus…
Des cars en panne, des avions en retard, le toit de l’école de Saint-Ghislain qui menace de s’effondrer la veille du festival et le hall de maintenance de Tertre que l’on aménage in extremis, les danseurs de Côte d’Ivoire qui disparaissent dans la nature au fil de la semaine, la vigilance de l’Office des étrangers, les visas parfois difficiles à obtenir, les liens qui se tissent et se soldent parfois par des mariages : les anecdotes sont nombreuses.
Chaque année, nous avons bien un problème ou l’autre, mais jamais de catastrophe, commente-t-il, philosophe, préférant retenir les rencontres des gens de tous ces pays et l’ambiance multiculturelle qui règne chaque soir. Et puis la beauté des danses elles-mêmes, puisque Daniel Coustry se définit avant tout comme chorégraphe.
Ses vacances ? Il les passe à sillonner les festivals de France à la découverte des groupes qu’il pourrait inviter lors d’une des prochaines éditions. Entre Martigues, Saintes, Concarneau ou Montignac, il en profite pour s’adonner avec un ami à une autre de ses passions : le vélo. Nous recevons de nombreux dossiers, des cassettes vidéo présentant les ensembles, mais rien de tel que de se rendre compte sur place de l’ambiance. Depuis quelques années, on travaille également beaucoup via l’internet…
Ce n’est pas un hasard s’il est devenu l’homme-orchestre du festival de Saint-Ghislain. Au départ, il y a l’Union des Pionniers de Belgique, un mouvement de jeunesse de la mouvance communiste, dont il est moniteur dès 14 ans, puis secrétaire général. Parmi les différentes activités proposées, c’est la danse qui l’attire le plus : il crée le groupe Djanul, en référence à une danse roumaine. Djanul deviendra Spotkanie qui se consacre rapidement au folklore polonais. Il en devient le chorégraphe et, à l’invitation de l’ambassadeur de Pologne, passe deux étés à l’Université de Lublin pour y étudier les danses, traditions, musiques et l’histoire des différentes régions du pays. L’an prochain, Spotkanie fêtera ses 30 ans : Coustry y participe encore comme danseur. Le groupe connaît une nouvelle dynamique grâce aux nombreux jeunes qui s’y investissent… (Cl.B.) Photo AVPress